Un soir avec le Bagad de Lann-Bihoué
Nous étions le cinq d’avril et par une belle soirée bien fraîche, nous étions conviés à l’espace Dollfuss et Noak (de Coco) sis à Sausheim pour faire l’ouverture du concert que le célèbre Bagad de Lann-Bihoué, aux ordres du major Renard, donnait en terre alsacienne. Pour ce faire, nous avions rendez-vous à dix-sept heures trente pour prendre la mesure de la salle que nous connaissons bien maintenant depuis le fameux concert du XXe, en novembre dernier. Ce faisant, nous prîmes contact avec les gens du bagad dont la jeunesse tranchait singulièrement avec l’âge moyen de la vieille garde. A la BGHA, la puberté, c’est vers 45 ans.
En vrai professionnel, nous prîmes les marques de notre entrée sur scène, nos déplacements et de notre sortie. José sollicita Bertrand pour assurer un minimum de présentation. C’est que, bien que ne jouant que de la plume et du micro, notre grenadier sait très bien parler pour ne rien dire ou dire des âneries. C’est une de ses spécialités.
Il manquait peu de monde ce soir à l’appel. Même mon ami Thierry, celui qui n’a pas voté pour moi lors de ma dernière réélection, bien que souffrant (bien fait !), nous faisait l’honneur de sa présence. Christian et Eric nous avaient rejoint un peu plus tard lors de la prise de notre repas dans une salle attenante à la scène.
L’estomac plein, l’œil vif et les pensées claires, nous nous habillâmes et attendîmes vingt heures trente. Christian et Bertrand étaient déjà sur scène, côté cour, à attendre le top départ du régisseur. La salle se remplissait, les grognards étaient prêts.
Dans le noir, un technicien donne le top départ à notre grenadier. C’est l’heure. Une grande inspiration et en avant sous les feux de la rampe. Christian, notre magnifique officier l’accompagne. Aujourd’hui, il n’est pas porte-aigle. Il est sous-lieutenant commandant une hypothétique section de compagnie. « Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, bonsoir et bienvenue… » Ca y est, la machine est lancée devant une salle comble venue voir… le Bagad, à l’affiche.
« Ils viennent de loin, de Bretagne… Ils sont Alsaciens mais viennent de plus loin encore, dans le temps cette fois…les Grognards de Haute-Alsace ! » La fibre est touchée du doigt. Les applaudissements s’en ressentent et nous confortent.
La présentation terminée, les premiers accents de nos tambours roulent depuis le fond de la salle Dollfuss pour venir se faire entendre ensuite sur scène. Les uniformes rutilent sous les éclairages de cet espace et les souvenirs de notre XXe nous sont encore tellement présents. Les roulements de tambours se suivent et ne se ressemblent pas. Dans les coulisses, une bombarde un peu gênante se fait entendre et il faut faire avec, l’ignorer.
Notre grenadier parle et y va de son petit mot. Christian à sa gauche et Cynthia à sa droite le rassurent. Notre programme doit durer une demi-heure. Le bagad entre en scène à vingt-et-une heure. Les morceaux s’enchaînent et se terminent par notre Gisquette-marche toujours appréciée et qui fait participer le public. Puis, c’est la fin. Les grognards quittèrent la salle comme ils en sont venus mais au son de la marche paisible cette fois. Nous regagnâmes notre loge d’artiste et nous laissâmes là nos instruments. La plupart d’entre nous allèrent profiter du spectacle offert par cette troupe appartenant à la Royale et qui fleure bon quelque part les embruns et les voiles des images d’Epinal. Une soirée de plus à mettre à notre actif qui frise les trois cents sorties…
Campagne